La troisième génération des mitlaüfers et des suivistes : de la douleur d’un héritage traumatisant à la prise de la parole à travers le récit de filiation

Résumé

Daniel Mendelsohn clôture la dédicace de Les Disparus en intertextualisant l’hémistiche « sunt lacrimae rerum », extrait de l’Énéide de Virgile. Ce fragment de vers renferme la réflexion et l’émotion d’Énée en admirant sur les murs du temple de Juno la représentation de plusieurs scènes de la guerre de Troie où nombre de ses compatriotes et amis périrent. Dans Les Disparus, les larmes témoignent des intérêts des spectateurs, puisque l’expérience picturale s’oppose visiblement aux événements tragiques représentés. À travers le « récit de filiation », Vaterland (2015) d’Anne Weber et Les Amnésiques (2017) de Géraldine Schwarz, petites-filles de suiviste et de mitläufer du nazisme, nous nous situerons de l’autre côté de l’Histoire et de ses histoires. Ainsi, à travers ce dictum, nous analyserons la portée du génitif rerum des autrices/narratrices/enquêtrices lors de la reconstruction douloureuse de l’existence de leurs grands-parents.